Appel à l’aide d’une maman
Je suis l’heureuse maman de trois merveilleux enfants dont je suis fière. Mes deux filles ont grandi en beauté et ont déjà tout pour réussir et s’épanouir en femmes indépendantes. Mon fils, Charles-Étienne, est atteint de paralysie cérébrale et n’aura sûrement jamais cette chance d’atteindre sa pleine autonomie. Il est âgé de 15 ans et fréquente l’école secondaire Louis-Joseph Papineau de Papineauville. Charles-Étienne aime sa classe où il peut interagir avec d’autres enfants ayant un handicap léger. Cela le pousse à se dépasser, à apprendre, à communiquer et à vivre en société. Étant donné que l’école n’est pas en mesure de lui offrir des services en orthophonie et en psychoéducation, il est important qu’il puisse apprendre de ses pairs. Tous les jours, je fais des deuils pour mon fils. Depuis qu’il est à l’école, je dois me battre et insister pour obtenir des services et du support pour celui-ci…
En septembre, Charles-Étienne ira en « 4e secondaire ». Il évolue depuis 3 ans dans la classe SAIS 1 avec des enfants ayant des besoins légers particuliers. C’est un secret pour personne que la commission scolaire au Cœur-des-Vallées fait face à des coupures budgétaires. J’ai appris qu’une éducatrice de la classe de mon fils verra son horaire de travail diminué en raison de ces coupures. J’ai aussi appris que 4 nouveaux enfants devront intégrés la classe SAIS 1 en septembre. Cela entraîne comme conséquence que 4 enfants de la classe SAIS 1 devront être « déclassés » et relocalisés dans une classe avec des enfants ayant de plus lourds handicaps. Charles-Étienne sera de ceux « déclassés » et je l’ai appris par l’intermédiaire d’un autre parent. Évidemment, la direction doit me voir comme « une maman à problèmes », car je veux le meilleur pour mon fils…
Je n’ai rien contre cette classe mais, mon fils n’a pas à assumer les coupures budgétaires. Mon fils a déjà à vivre avec son handicap, savoir qu’il est différent, subir le jugement en public… Pourquoi devoir encore se battre car il est victime d’un manque d’argent? Un enfant dit « normal » ne se verrait pas empêché de graduer, on ouvrirait une nouvelle classe! Pourquoi ne pas donner les outils nécessaires à mon fils pour l’aider à atteindre le plus d’autonomie possible? Je demande simplement qu’on le maintienne, dans sa classe où il pourra continuer à développer son plein potentiel. Les coupures budgétaires ne devraient pas être assumées par nos enfants et encore moins par nos enfants handicapés… Et qui a dit que la différence n’existait pas????
